En résidence chez Germaine Tillion

Claire Audhuy est lauréate de C.A.M.P. et part en 2026 du côté de Lorient (56). Établir une permanence artistique et culturelle dans l’ancienne propriété privée de Germaine Tillion, célèbre ethnologue et résistante, n’a rien d’anodin. Surtout lorsqu’on a en tête que, en camp de concentration, c’est notamment la mise en récit et le spectacle vivant que Germaine Tillion mobilisa pour lutter et cultiver l’espoir collectif. Oeuvrant aux droits des femmes, des prisonniers et des sans-papiers, Germaine Tillion aura incarné la lutte pour la paix, la justice et la dignité humaine. Comment ? Par le biais de la rencontre avec l’autre, de la pensée critique et de l’intervention de dispositifs, outils que les artistes savent manier.

Ce projet s’inscrit dans cet héritage pour revitaliser cette maison et en faire un projet social et humain pour tout un territoire. Claire Audhuy est accueillie dans le cadre du programme « L’art de la résistance » et y développe son projet Ces jours sans qui…, dédiée à la belle résistance d’un auteur jeunesse afghan, qui a défié les Taliban et l’injustice en offrant des livres aux enfants de son pays.

À croire qu’il nous faudrait devenir

contrebandiers

de nos destinées

Il est un marché

où tout se vend

des armes évidemment

et nos vies au rabais

J’espère que j’arriverai à

ressemeler mon espoir

ailleurs ils ont peut-être de bons

cordonniers

Il ne fait déjà plus jour

que du bout des lèvres

en ce mois d’août 2021

à Kaboul

Il n’y a plus de mots

dans ma bouche

il y a des balles

dans les têtes de mes amis

La bouteille d’eau coûte

40 dollars

une assiette de riz

100 dollars

et combien pour

une vie

Un jour

après partir

je nommerai ce que j’ai quitté