Voix et violoncelle permettent de découvrir la profondeur de l’écriture concentrationnaire du jeune auteur Hanuš Hachenburg, ses tourments, ses souvenirs et ses rêves dans une lecture musicale intitulée Le Cœur est un feu.
Tristan Lescêne & Claire Audhuy portent sur scène les écrits clandestins du jeune poète.
« Vous ne serez pas étonné du fait que lorsque je dus me confier à quelqu’un, je me confiai à du papier. Le papier est silencieux et est prêt à tout accepter. Je fus en mesure de déverser sur lui toute ma rage, de crier un bon coup et aussi de me réjouir. Et je sais d’expérience que quand l’on a un ami sincère avec qui partager tous ses griefs, on n’écrit pas de poésie. Dans mon cas, les poèmes sont ce que les amis représentent pour d’autres personnes. Ils sont ce que je ne peux dire à quiconque, sous peine que l’on se moque de moi. »
Hanuš Hachenburg, 1943.
L’équipe
Tristan Lescêne est diplômé du CNR de Strasbourg (Prix et DEM). Il est à la fois musicien baroque pour le Studio Vocal du Parlement de Musique et Le Masque, mais aussi violoncelle solo pour l’Opéra Studio de Strasbourg et membre de l’Orchestre de Chambre de Metz. Il a déjà composé et interprété sur le plateau la musique de la pièce La Guerre de Joseph de Claire Audhuy en 2015.
Claire Audhuy est Dr ès Arts, spécialiste du théâtre concentrationnaire. Elle est aussi auteur et metteur en scène. Elle a exhumé les textes clandestins d’Hanuš Hachenburg, en a assuré la toute première édition française et les fait entendre dans sa création 2017 : Le Cœur est un feu.
En 2022, le spectacle a été labellisé par la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme).
Avec : Claire Audhuy (voix) et Tristan Lescêne (violoncelle). Durée : 60 min. Tout public dès 12 ans. Création 2017.
Besoins techniques : mise en lumière de deux espaces (violoncelle et voix), deux pupitres, un micro voix, un accès électrique pour brancher la loop du violoncelliste.
Y aller :
2025
03 avril, 14h, lycée Pierre & Marie Curie, Freyming-Merlebach (67). (scolaires)
06 mai, 18h00, Ecole de musique (8 rue Paul Déroulède), Sélestat (67). Représentation organisée avec la Bibliothèque humaniste de Sélestat.
03 mai, 13h15, lycée de Ste Marie-aux-Mines (67). (scolaires)
03 février, 15h35, collège de Geispolsheim (67). (scolaires)
03 février, 13h20, collège de Geispolsheim (67). (scolaires)
27 janvier, 20h00, soirée, veillée poétique chez l’habitant à Geispolsheim. Dans le cadre de la résidence d’écriture de Claire Audhuy à l’Espace Malraux.
2021
04 juin, lycée Charles de Gaulle, Pulversheim (68). (scolaires)
21 mai, 20h, La Coupole, Helfaut (62).
20 & 21 mai, 14h, la Coupole, Helfaut (62). (scolaires)
15 février, 10h30, lycée Charles de Gaulle, Chaumont (52).
14 février, 18h30, Silos de Chaumont (52).
29 janvier, 16h, Conseil européen de la Jeunesse. (scolaires)
2017
05 décembre, 20h30, Eglise des Dominicains de Strasbourg (67).
22 novembre, 19h45, Musée historique de la Ville de Strasbourg (67). À l’occasion des dix ans du Musée.
24 septembre, 17h, Arromanches (14). Organisé par la Villa La Brugère.
25 juin, 15h, Auditorium du Musée d’Art Moderne de Strasbourg (67). Organisé par la Représentation permanente de la Rép. tchèque auprès du Conseil de l’Europe.
Sur son lit, là, dans la maison grise La vieille femme souffrit. Personne ne la connaissait et alors qu’elle périssait, aidée par Dieu seul, elle caressait secrètement quelque chose. Un petit bout de carte ; je suppose que c’est tout ce dont le ghetto héritera d’elle après sa mort. Et elle n’arrêta jamais de sangloter, cette femme sans aide, qu’elle voulait vivre pour voir un jour ses enfants. Elle ne voulait pas mourir ; et tard dans la nuit elle tordit ses mains, et cela estompa le souvenir. Ensuite, durant la nuit, elle partit, comme si elle s’était épuisée. Je fus bouleversé pendant la moitié d’une journée. Quand ils vinrent prendre ses affaires − les vestiges − durant la matinée, la journée tait magnifique et douce une fois de plus, ils trouvèrent sur le lit quatre simples fleurs et la photo de son fils avec laquelle elle jouait. Elle l’empoignait si fort que quand ils la déchirèrent maladroitement de leur étreinte, elle se fendit en deux. Son regard était fixé sur ceci. C’est tout ce que je sais. Mais je crois et j’espère que la mère fut incinérée en sa compagnie.