Nasser, Céline, Kewin, Meriem et les autres essaient de rebondir, chacun à leurs manières : après l’exil, la prison, le foyer ou la violence. Avec humour parfois, ils tentent de briser les silences malgré les mots qui ne trouvent pas toujours le chemin.
Avec sa pièce Pas de chips au paradis, Claire Audhuy nous offre un texte où les voix de détenus semblent dialoguer avec celles d’apprentis ou de migrants. Il y est question d’amour, d’indignation, de regrets, de haine et de folie.
En 2012, elle se rendait en Israël et en Palestine pour écrire Frères ennemis, une pièce qui donnait la parole à des hommes, des femmes et des enfants, des deux côtés du mur. Les noms des personnages sont inspirés de personnes réelles: La Femme qui reste, L’Homme nu devant ses filles, L’enfant rescapé. Un an après, c’est à Genève qu’elle posait ses valises pour écrire Les Migrantes. Dans le centre d’accueil pour femmes migrantes « Camarada », elle découvrait des femmes exilées qui avaient tout perdu pour fuir les guerres de chez elles. Ensemble, elles commençaient par cuisiner, puis par échanger des sourires et enfin arrivaient les discussions. Dans sa pièce Dieu, les caravanes et les voitures écrite en 2016, elle donnait la parole à des Roms habitant un espace d’insertion temporaire à Strasbourg: le quotidien dans les caravanes, la famille qui arrive enfin en appartement, les rêves d’avenir, les violences du quotidien…Toutes ces pièces cherchent à donner la parole à ces vies croisées et partagées un temps. Son travail documentaire se nourrit de ces échanges, mais aussi de recherches dans les archives et dans les journaux. Elle s’appuie également sur des échanges épistolaires et des documents administratifs et devient historienne du temps présent. Malgré cette écriture du réel, la poésie n’est jamais loin et, en affleurant la réalité, elle semble la mettre encore mieux en lumière.
« Oui mais moi je suis reubeu, musulman et taulard, alors quel message tu veux que je fasse passer? »
(Nasser, détenu en maison d’arrêt)
2021 :
Jeudi 3 juin 2021, Lycée Oberlin, Strasbourg (réservé aux scolaires)
En 2018:
En 2019: